Zulu, de Caryl FEREY
Présentation de l'éditeur : Enfant, Ali Neuman a fui pour échapper aux milices de l'Inkatha en guerre contre l'ANC. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu'il a enduré... Devenu chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l'Afrique du Sud, Neuman doit composer avec la violence et le sida. Les choses dérapent lorsqu'on retrouve le cadavre d'une fille blanche massacrée après avoir absorbé une nouvelle drogue aux pouvoirs effrayants. Les townships - misère totale en bordure de plages idylliques - perdent leurs repères sous la pression de nouveaux arrivants. Neuman, dont la mère a été agressée, envoie en aveugle son bras droit sur une piste plus que dangereuse... Si l'apartheid a disparu, de vieux ennemis agissent toujours dans l'ombre...
Mon avis : Merci à ma chère Stéphie de m'avoir conseillé ce livre quand j'étais en panne de lectures choc. Aujourd'hui, je regrette de l'avoir laissé dans ma PAL pendant quelques longues semaines. Dire que j'ai été remuée par ce texte serait encore loin de la réalité, tellement ce bouquin reste en tête et au ventre, une fois refermé. Après avoir quelque peu galéré au début, pour reconnaître les différents personnages (j'ai toujours du mal au moment des présentations, car je visualise beaucoup et là, peu d'éléments pour les différencier, tellement ces êtres sont proches dans leur façon d'appréhender les affaires policières et dans leur vécu d'écorché ). Une fois ces présentations faites, on plonge littéralement dans une horreur sans borne, car réaliste. On sent que cette histoire est richement documentée et que les scènes qui nous sont racontées ne sont pas forcément imaginaires, que certaines coutumes perdurent. Au-delà de l'enquête policière, se brosse un portrait de l'Afrique du sud post-Apartheid, avec ses ratés, ses manques, ses excès. Difficile d'en dire plus sans en dire trop, mais je recommande chaudement ce roman qui mérite amplement cette multitude de prix littéraires, dont il a été doté.