Nu rouge, de Frédéric TOUCHARD
¨Présentation de l'éditeur :
Terminant sa thèse sur Édouard Pignon, c’est vers le Nord-Pas-de-Calais, région natale du peintre, que Camille décide de partir. Elle veut mettre ses pas dans les siens, retrouver les lieux de son enfance, voir de ses yeux les lumières, les gens, les paysages qui ont inspiré le peintre. Mais, très vite, cette quête va prendre une autre dimension.
Guidée par Jean, rencontré par hasard et avec qui se noue le début d’une histoire, elle plonge dans une réalité qu’elle n’imaginait pas, faite de luttes et de traditions ouvrières malmenées par la disparition des mines et des filatures.
Dumont Cassel à Marles-les-Mines, de Roubaix à Dunkerque, mais aussi à Calais, elle découvre pêle-mêle et en accéléré les blessures de la Grande Guerre, les friches industrielles, l’errance désespérée des sans-papiers. Chaque rencontre, chaque lieu visité lui parlent de résistance et d’engagement politique. Mais que pèse sa vie face à ce destin collectif ?
Rien ni personne, même pas Jean, surtout pas Jean et son amour naissant, ne pourra l’empêcher d’aller vers son destin. Et le geste insensé qu’elle décide d’accomplir la révélera à elle-même.
Mon avis : Décidément, cette année encore la rentrée littéraire recèle de jolies surprises ! Je remercie Newsbook, ainsi que les éditions Arléa pour ce partenariat. Si ce premier roman n'échappe pas à quelques légers défauts : digressions parfois un peu longues qui font perdre le fil de l'intrigue, mais force est de constater que malgré cette petite réserve, ce roman est marquant à bien des égards. L'épopée de Camille est subtilement traitée, entre force, sensualité, douceur et violence. L'intensité va croissante au fil des pages et nous mène à un final à la fois terrible et pourtant prévisible, car dès le début, Jean, le narrateur nous évoque une sorte de tragédie finale, avec pour toile de fond l'art, le Nord, sa chaleur et sa misère, des rencontres humaines marquantes qui précipiteront l'héroïne dans une situation sans issue. Frédéric Touchard est un homme de l'image, on le sent dans les descriptions de cette atmosphère nordiste, dont on perçoit l'atmosphère au fil des pages. A chaque ligne, son intérêt se fait sentir pour ces terres qu'on ne peut qu'aimer après les avoir foulées, malgré la grisaille et la noirceur et loin des clichés sur les corons et les ch'tis. Un premier roman qui gagne son pari de toucher les lecteurs et de les marquer.
6/7