Mes mauvaises pensées, de Nina BOURAOUI
Présentation de l'éditeur : "Pendant trois ans, je me suis rendue une fois par semaine chez le docteur C. À chaque séance, j’avais l’impression de lui donner un livre, il s’agissait toujours de liens, de séparations, de rencontres, à chaque séance, je construisais et déconstruisais un édifice amoureux. Mes mauvaises pensées est le récit de cette confession, j’ai voulu raconter le métier de vivre et le métier d’aimer. Ce n’est pas le récit d’une thérapie, ce n’est pas une légende, c’est un roman parce que c’est une histoire rapportée ; c’est l’histoire de ma famille, de l’Amie, de la Chanteuse, d’Hervé Guibert, c’est l’histoire de mes deux pays. Je n’ai jamais quitté l’Algérie, on m’a enlevée à l’Algérie, je n’ai jamais fait mes adieux, j’ai appris à devenir en France et je crois que je suis née deux fois. Mes mauvaises pensées est aussi mon retour vers le pays où j’ai laissé quelque chose qui n’a jamais cessé de grandir dans mon dos, et qui n’a jamais cessé de m’effrayer."
Mon avis : Merci à mon amie Sylvie qui m'a fait découvrir cet auteur et m'a prêté quelques-uns de ses livres, dont celui-ci qui avait obtenu le Prix Renaudot. Ce qui m'a attirée dans ce livre, et m'a fait rêver quelques minutes avant de l'ouvrir, c'est son titre. J'aime beaucoup ce type de titre qui présage des secrets, des choses inavouables, des aspects moins glorieux de notre personnalité. Si j'ai aimé ce roman, je ne peux néanmoins pas dire qu'il ne m'a pas transportée, et ce pour une raison qui prime sur toute autre chose : l'absence de chapitres et une présentation sans paragraphe, ni aération, bref un texte physiquement oppressant, comme la syntaxe, brutale, sans souffle, ou presque. Cela ne m'aurait pas dérangée dans un livre plus court, mais au fil des pages, malgré un style et un récit plutôt agréables, ce confinement dans le texte m'a gênée. J'ai tout de même beaucoup apprécié cette incursion poursuivie dans la vie de la narratrice, ces évocations de Diane, de la chanteuse (?), de la Suisse, de l'Algérie, de Twin Peaks. Bref, un texte à lire assurément, mais plutôt en été, au grand air, pour moi, afin d'éviter ce sentiment de claustration.