Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi de Katherine PANCOL
Extrait de la quatrième de couverture : Souvent la vie s'amuse. Elle nous offre un diamant, caché sous un ticket de métro ou le tombé d'un rideau. Embusqué dans un mot, un regard, un sourire un peu nigaud. Il faut faire attention aux détails. Ils sèment notre vie de petits cailloux et nous guident. Les gens brutaux, les gens pressés, ceux qui portent des gants de boxe ou font gicler le gravier, ignorent les détails. Ils veulent du lourd, de l'imposant, du clinquant, ils ne veulent pas perdre une minute à se baisser pour un sou, une paille, la main d'un homme tremblant.
Mon avis : Enfin, il est sorti ! Depuis le temps qu'on attendait la suite des aventures de Joséphine... Si vous aimez Katherine Pancol et que vous avez plongé avec Joséphine dans les yeux jaunes des crocodiles et que vous avez valsé avec ses tortues, vous aimerez, c'est certain, virevolter avec ces écureuils ! C'est un roman ébouriffant, qui répond enfin aux questions qui s'ouvraient à la fin du tome précédent, mais pas seulement, c'est un roman sur le bonheur, sur le destin et ce qu'on fait de la vie qu'on nous a donnée. On se retrouve parfois dans un personnage, que ce soit Joséphine, bien sûr, ou ses filles, Shirley, mais aussi en Josiane, en Marcel ou en Philippe... Tous les personnages qui ont fait le succès des précédents épisodes. Mais ce qui fait la nouveauté et la richesse de ce nouvel opus, selon moi, c'est la présence de nouveaux personnages, tels "le petit jeune homme"ou la fabuleuse Becca. C'est d'ailleurs à propos de cette dernière que sortent les plus jolis mots de ce roman, p554 : "Quand il était parti, elle avait reçu le coup à bout portant. Pan ! elle était morte. Personne ne s'en était aperçu, mais elle, elle savait qu'elle se vidait peu à peu de son sang. C'était une blessure qu'elle ne pouvait pas évoquer en lui accordant toute son importance puisque ça arrivait à tout le monde. Alors elle n'en parlait pas. Elle avait continué à se vider de son sang."
Becca va jouer un rôle primordial, comme souvent le font à leur insu les personnages secondaires, dans le destin de Philippe, elle va l'aider à ouvrir les yeux sur le sens de la vie et sur la nécessité de ne pas passer deux fois à côté du bonheur. Va-t-il être sensible à ses arguments ? Rien n'est moins sûr, car Philippe reste pétri de certitudes, après Iris...
Ce dernier volet de la trilogie est romanesque, ébouriffant, virevoltant, il est difficile voire impossible de poser le livre sans se demander ce qui va arriver à ces personnages qui peu à peu appartiennent à notre quotidien de lecteur... Cependant, je n'aurais que de légers regrets ( même si le mot me paraît fort à moi aussi !), ils concernent le personnages de Marcel Junior, qui malgré son rôle important dans l'intrigue, m'a paru quelque peu exagéré dans ses premières apparitions. La scène si prosaïque du tampon d'Hortense m'a dérangée car je n'ai pas trouvé qu'elle apportait quoi que ce soit à ce personnage au caractère déjà bien trempé. Mon ultime petite déception, c'est le traitement infligé au "petit jeune homme" qui avait pourtant reçu une des plus belles lettres qu'on puisse rêver, p 649 :
" My boy, retiens ceci: on est seul responsable de sa vie. Il ne faut blâmer personne pour ses erreurs. On est soi-même l'artisan de son bonheur et on est aussi parfois le principal obstacle à son bonheur. Tu es à l'aube de ta vie, je suis au crépuscule de la mienne, je ne peux te donner qu'un conseil : écoute, écoute la petite voix en toi avant de décider quel sera ton chemin..."
Pour utiliser à mon tour une métaphore, je sais que tout le monde peut avoir entre les mains les clés de son destin, de son bonheur, mais je ne suis pas certaine que tout le monde trouve la clé et quand bien même on la trouve, il peut arriver que la serrure ait été forcée auparavant ou qu'elle soit rouillée...