La légende des fils, de Laurent SEKSIK
Présentation de l'éditeur : Phoenix, Arizona, automne 1962. Scott vit des instants de grâce auprès d'une mère aimante et tente d'échapper à l'ivresse sauvage d'un père revenu brisé de la guerre. Scott est un doux rêveur, en quête d'absolu et de grands espaces. Chaque jour s'ouvre sur les retrouvailles avec sa mère infirmière de nuit au Memorial Hospital, et s'achève sous la menace du tyran à la patte folle. Un matin d'octobre, mère et fils prennent la fuite en direction de Flagstaff. Le destin les attend sur la route 17. Avec Les derniers jours de Stefan Zweig, Laurent Seksik retraçait la tragédie d'un homme meurtri. La légende des fils raconte l'odyssée d'un adolescent dans l'Ouest américain des années 1960. Le récit de l'innocence perdue.
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> Mon avis : Ce billet est publié dans le cadre des . Sans aller jusqu'à parler de chef d'oeuvre, force est de constater que ce roman, assez court possède toutes les qualités d'un grand roman. L'histoire qui nous est racontée est celle d'une famille déchirée par des non-dits, par une violence perceptible et palpable à chaque page ( notamment la scène où Scott tient son père en joue pour sauver sa mère ) et qui s'achèvera sur une note bien plus complexe encore. L'odyssée de Scott se noue dans une relation conflictuelle avec un père, ancien combattant, aussi dur que blessé, et une mère vénérée par un fils qui ne saisit pas forcément toutes les subtilités de la vie de couple. Le lecteur se pose souvent des questions sur les personnages qui sont dépeints, loin de tout manichéisme, et la fin du roman éclaire ses relations si difficiles pour Scott. Les personnages secondaires ont tout autant d'importance que les personnages principaux dans l'économie de ce roman, car ils sont nécessaires à l'évolution de Scott. C'est tout à la fois un roman d'apprentissage qu'un superbe portrait de l'Amérique du début des années 60, dont on perçoit les vibrations, les colères et les passions ( ou leur absence ) à chaque ligne.
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