Extraball, de Vincent BERNIERE
Extrait de la quatrième de couverture : Ann sans E, une vie pourrie au démarrage.
Violée par son oncle et par ses petits copains à l'école.
Ann, née dans la boue, programmée pour y rester,
enfile les traumas comme d'autres les perles.
A Paris, elle rencontre Vincent, qui après les drogues s'essaie au sexe. Tous les deux sont accros à l'amour, mais pas dans le même sens. Vincent fréquente les réunions des Narcotiques Anonymes, Ann lé mouvement du Lit.
A deux, ils iront très loin... Dans un cul-de-sac.
Mon avis : Avant toute chose, je tenais à remercier Livraddict et l'excellente maison d'édition JBZ pour laquelle j'ai eu un vrai coup de coeur. Quant au roman en lui-même, mon avis sera un peu plus nuancé. S'il est une qualité qu'on ne peut pas enlever à Vincent Bernière, c'est son "souffle romanesque", le rythme du récit est efficace, rapide sans être bâclé, il prend son temps quand il le faut, bref, c'est une qualité assez rare dans la littérature actuelle pour le souligner. En ce qui concerne l'histoire en elle-même, rien d'exceptionnel, c'est le traitement qui en est fait qui la rend spéciale, et parfois un peu agaçante : certes le rythme est parfait, le style assez incisif mais l'ensemble reste néanmoins assez inégal : des passages très enlevés, très drôles, ou ironiques côtoient de trop nombreux passages qui ressemblent à une liste des pratiques sexuelles à la mode ou à inventaire des addictions post modernes. Je ne suis pas spécialement prude, mais certains moments s'apparentent à une forme de remplissage, notamment dans la boîte de nuit, dans le but de... De quoi d'ailleurs ? On peut se poser la question : choquer, impressionner par cette culture de backroom ? D'autres passages sont comme de petites allusions cinématographiques, musicales ou littéraires : Le dernier pour la route, Fight Club, etc. Ann fait parfois penser, et c'est un compliment, à Darling de Jean Teulé, surtout dans les premières pages où la pauvre cumule les situations graves à désespérantes, mais avec un stoïcisme incroyable. Bref si l'univers dans lequel se situe ce roman est fort bien construit, il devient parfois à la limite du cliché ou du stéréotype des milieux branchés. C'est peut-être le seul vrai reproche à lui faire, de céder à la facilité de peindre ce type de monde.