Cinquante centimètres de tissu propre et sec, de Michèle FITOUSSI
Résumé : Que peut-il se passer dans la vie d'une femme lorsqu'elle jette par-dessus bord bonheur, racines, enfants ? Pour échapper à sa grand-mère, à sa mère, à ses tantes portant encore leur Tunisie natale au bout de leur langue trop bien pendue, à son père joueur de poker invétéré, Frédérique, en quête d'intégration sociale, a épousé son contraire : Sébastien, un Breton racé, qui ne dit pas un mot plus haut que l'autre, bientôt le père de ses enfants. Frédérique passe vite du bonheur à la routine, des vacances normandes aux poncifs de la vie bourgeoise. Saurait-elle vivre figée, sanglée à ce point ? Jusqu'à la rencontre de Darius, avocat tempétueux, séduisant, pressé. Darius et Frédérique s'adonnent à la passion, forcément fatale. L'amour l'après-midi, les rires de l'adultère, l'attente et les chuchotements au téléphone, est-ce le roman d'une passion, ou les parenthèses d'une vie tristement normale ? Suffira-t-il de cinquante centimètres de tissu propre et sec" pour tout oublier ?"
Mon avis : Tout d'abord et avant toute chose, un énorme merci à L'Irrégulière qui m'a prêté ce roman qui m'a littéralement et totalement bouleversée. Seul bémol ( parce que je suis un peu monomaniaque avec ça : l'édition, enfin la première de couverture qui ne rend pas honneur au contenu). Il s'est passé quelque chose d'étrange à la lecture de ce roman d'une passion dévorante entre une femme discrète, rangée et un homme qu'elle rencontre un soir, lors d'un dîner : j'ai ressenti un vertige incroyable, me demandant souvent si j'avais déjà lu ce roman ou s'il n'était que l'écho d'un épisode de ma vie passé, que je gardais bien enfoui. Cette passion destructrice, qui fait autant de mal que de bien, cette souffrance physique de chaque minute, cette manière d'osciller entre le bonheur absolu et le désespoir le plus total, ces grand huit sentimentaux, cette façon "d'avoir envie de vomir, et d'avoir des papillons qui volent dans l'estomac en même temps".... Bref, cet état usant qui nous rend totalement étranger à nous-même, la narratrice le décrit avec une perfection absolue, rendant compte de tous les malaises que la passion peut provoquer et qui fait souvent tellement peur, au point que l'on préfère s'y soustraire pour ne plus y laisser de plume. Bref, vous l'aurez compris, après ce prêt, l'achat fut fait... Merci encore à L'Irrégulière.