Avant que t'oublies tout, de Claude SARRAUTE et Laurent RUQUIER
Extrait de la quatrième de couverture : Claude, je nous revois à Portofino commencer nos entretiens dans la perspective de ce livre, c'était il y a au moins sept ans. A la terrasse d'un café du port, le mini-magnéto pour enregistrer nos échanges était prêt, mais toi, pas encore. C'est seulement cette année 2009 que nous avons tout repris à zéro, au coin de ton feu, dans ton refuge de l'île Saint-Louis, maintenant que les hommes de ta vie ne sont plus là et que tu te sens plus libre pour parler. En effet, l'idée m'était venue que plutôt de recueillir des bribes de ta vie, au hasard de nos vacances, émissions, dîners et voyages, ç'aurait été chouette de tout remettre dans l'ordre et qu'on sache vraiment comment tu avais traversé ces huit décennies : ton enfance de fille d'une écrivain célèbre, la guerre, Le Monde, la radio, la télé, les livres, tes trois maris, tes amants... C'était mon souhait le plus cher parce qu'on rencontre peu de personnages comme toi dans une vie, et je souhaitais faire partager l'intérêt, la curiosité, l'amusement, la surprise permanente que j'ai la chance, jamais tarie, de ressentir à tes côtés. Tu sais à peu près tout de moi, de ma vie, et j'avais envie de tout savoir moi aussi de la tienne. Ma pudeur, ma timidité et la peur de te déranger ne m'auraient jamais permis de te poser toutes ces questions. Je prends ce qu'on me donne ; j'avais déjà beaucoup ; avec ce livre, tu m'as donné plus encore.
Mon avis : Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio et les éditions Plon pour cette lecture dans le cadre de l'opération "masse critique". J'ai choisi ce livre car j'apprécie beaucoup Laurent Ruquier et que je ne connaissais pas vraiment Claude Sarraute. En effet, je connais davantage sa mère, l'auteur d'Enfance, dont Claude Sarraute est la fille. Dès la première partie de ce livre d'entretiens, on comprend que malgré l'admiration qu'elle porte à Nathalie, elle n'en est pas la digne fille. Ce n'est pas moi lectrice que le dit, mais elle-même, lorsqu'elle évoque les relations conflictuelles qu'elles ont vécues. Nathalie Sarraute était une intellectuelle, cérébrale, élitiste, d'après Claude Sarraute et elle réprouvait les penchants frivoles de sa fille. Si j'ai beaucoup apprécié les parties 1 "Enfance": mère et fille, 3 "un autre monde" où Sarraute nous éclaire sur la vie de la presse et ses relations avec les artistes et les politiques, la partie 4 qui nous présente une femme "populaire" avec plein d'anecdotes très drôles sur la bande à Ruquier, j'ai très peu apprécié la partie 2 intitulée : "Trois mariages, des enfants, des amants". Je dois être une incorrigible romantique mais je n'aime pas trop les histoires de coucheries, de tromperies et encore moins le ton employé par Sarraute pour en parler, car elle semble faire abstraction de la souffrance des hommes qu'elle a connus et aussi des femmes de ces amants qu'elle reconnaît, certes avec franchise, avoir eus. Même si elle se dépeint sans complaisance, qu'elle reconnait ses torts, elle évoque ces moments avec trop de légèreté à mon goût... Mais ce n'est que mon opinion...
J'ai aimé ce livre d'entretiens, qui ne ressemble pas à ceux qu'on a coutume de lire, même s'il ne parvient pas, parfois, à ne pas tomber dans le côté "ragots et potins mondains" qui n'est pas le domaine dans lequel Ruquier excelle, heureusement, d'ailleurs !