Lettre d'une inconnue, de Stefan ZWEIG
Présentation de l'éditeur : Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout. Avec Lettre d'une inconnue Stefan Zweig pousse plus loin encore l'analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d'une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu'elle touche au sublime.
Mon avis : Il est des livres dont on ne sait pas pourquoi on les a jamais lus avant, alors qu'ils semblent avoir été écrits pour nous. C'est sans doute un peu présomptueux, mais peu importe, c'est l'impression que j'ai eue en refermant ce tout petit morceau de folle passion. Une claque, une grosse, des larmes qu'on ravale, des mains qui tremblent au fil des pages, un sentiment de toucher l'absolu de l'amour, bref, un bouquin qui secoue, des vous laisse pantelant, tremblant, totalement à bout de souffle. Cet amour-là, ces mots-là, cette histoire-là, c'est du sublime mêlé à une tragédie dont on connaît la fin dès les premiers mots. Cette femme qui a aimé et en est morte, n'est pas morte de n'avoir pas été aimée, puisqu'elle l'a été, comme elle l'écrit elle-même, plusieurs fois, par plusieurs hommes, mais ce qui lui manquera tout au long de sa vie, c'est l'absence de reconnaissance, de regard. Il ne l'a jamais reconnue, jamais vue vraiment, car cet homme ne voyait rien, ne sentait rien, malgré son appétit de femmes, de jouissances, d'absolu, il n'a jamais vu ce qui se passait à quelques mètres de lui, parfois moins. C'est ce constat qui peine, qui retourne, ces fleurs qu'on reçoit sans se poser de questions, et qu'on ne recevra plus jamais, ce sentiment de gâchis quand on se rend compte qu'il est trop tard. Mais c'est en même temps ce qui fait la beauté de ce texte : son pessimisme. Car je ne crois pas en l'amour heureux, pour moi, seul l'amour impossible, interdit est sublime, et celui-ci mérite amplement ce titre. A lire, à offrir, à diffuser... Un auteur que je ne connaissais pas, et je l'avoue désormais avec honte, et je vais m'empresser ( dès que j'ai quelques minutes...), d'acheter d'autres de ses textes, parce que je crois qu'il me sera impossible de ne pas m'y replonger !