Bacalao, de Nicolas CANO
Extrait de la quatrième de couverture :
Le nouveau ouvrit son sac et sortit son exemplaire de La Princesse de Clèves qu’il posa sur la table, puis il étendit ses jambes et se mit à regarder Vincent, la bouche entrouverte.
Vincent Bergès est professeur de lettres dans une école privée. Avec le temps, il s’est habitué aux sortilèges de ceux que son amie Hélène appelle ses garçons à risque.
Mais lorsque Ayrton fait irruption dans la salle de classe, Vincent comprend qu’il va souffrir. Commence alors une étrange histoire de fascination et de désir. Mais celui qui décide n’est pas celui qu’on croit.
Ayrton, avec sa passion du foot, ses mouvements d’humeur et son naturel désarmant, va bouleverser la vie trop réglée de Vincent, jusqu’à l’entraîner à Madère, son île natale, pour les vacances de la Toussaint. Mais l’éloignement, le soleil et la mer ne suffiront pas à préserver la pureté de cette rencontre.
Vincent tombera-t-il dans le désarroi de Mme de Clèves, dont chaque année il commente la grandeur du renoncement ?
Mon avis : Ce livre a été chroniqué dans le cadre d’un partenariat avec Chroniquesdelarentreelitteraire.com et Ulike et si tous ou partie des romans de la rentrée sont de cette qualité, ce sera un régal. L'histoire est certes simple, voire banale mais évite de sombrer dans le cliché et le pathos liés à ce thème de l'amour entre un professeur et un élève. Tout d'abord, parce que ce n'est pas tout à fait une histoire d'amour, plutôt de désir, et qu'elle se déroule entre un homme et un adolescent, mais sans jamais verser dans les excès auxquels on pourrait s'attendre, parce que Nicolas Cano écrit bien, même très bien. Son style est fluide, poétique, rare. L'histoire est abordée pudiquement mais n'omet pas la sensualité de la relation entre les deux hommes. Les regards, les non-dits sont comme la clé de voûte de cette relation, forcément inégale, forcément douloureuse, et forcément belle, comme tout amour interdit. Le ton est neuf, simple, et percutant, comme le montre le premier texte, situé en introduction et dont voici un extrait :
" Il est sans doute absurde de vouloir devenir un bermuda alors que l'on est en train de commenter le premier roman moderne de la littérature française. Or c'était venu comme ça, six jours après la rentrée, à la vue d'une paire de jambes dépliées au premier rang de la classe."